Vendredi 7 Avril – 20h

Transatlantic Rhapsódy

La Symphonie de Poche
& Deborah Nemtanu sous la direction de Nicolas Simon

PROGRAMME

BELA BARTOK

Rhapsodie n°1 – arr. Robin Melchior

GEORGE GERSHWIN

Un américain à Paris – arr. Robin Melchior

LUCAS HENRI

Un bougnat sur Broadway

RICHARD RODGERS / LORENZ HART

Blue Moon – arr. Lucas Henri

MAURICE RAVEL

Tzigane – arr. Lucas Henri

EMMANUEL CHABRIER

Espaňa – arr. Robin Melchior

PABLO DE SARASATE

Airs bohémiens – arr. Robin Melchior

Pablo Sarasate et Maurice Ravel sont basques. Ravel et Gershwin s’admirent, se rencontrent. Gershwin et Bartók se manquent de peu à New-York : si le premier y naît, le second y meurt. Lucas Henri est passionné par la musique américaine sous toutes ses formes mais aussi par la musique de Maurice Ravel. Tous ces artistes partagent une histoire avec l’océan qui relie ancien et nouveau continents. Tous dialoguent, chantent leur culture, à voix nue ou à travers celle du violon. Ils tissent leurs airs, les rapiècent tel le rhapsode originel, celui qui coud ensemble les ôdes. (du grec rhaptein : attacher ou ajuster en cousant / ôdê : chant).

La Symphonie de Poche, dir. Nicolas Simon avec Deborah Nemtanu, violon

  • Violons : Antoine Paul, Apolline Kirklar
  • Alto : Céline Tison
  • Violoncelle : Amélie Potier
  • Contrebasse : Guillaume Girma
  • Harpe : Vincent Buffin
  • Accordéon : Pierre Cussac
  • Flûte : Juliette Renard
  • Clarinettes : Joséphine Besançon, Morenn Nedellec
  • Saxhorn Baryton : Anthony Caillet
  • Percussions : Jean-Baptiste Bonnard

Transatlantic Rhapsódy

Transatlantic Rhapsódy s’intéresse à la rhapsodie, ce genre instrumental de style et de forme très libres, proche de l’improvisation. Ce n’est pas un hasard si la rhapsodie a été (et est toujours !) un genre très prisé des compositeurs, en particulier dans les partitions pour violon : ses racines puisent le plus souvent à la source des musiques populaire et folklorique. Le folklore d’Europe Centrale, notamment, y tient une place de choix avec ses musiques par essence virtuoses, riches, colorées, virevoltantes dont on ne peut prédire le dénouement.

Incarnant idéalement cette figure de la violoniste rhapsode, 

nous sommes heureux de retrouver Deborah Nemtanu pour ce nouveau programme qui s’inscrit dans la continuité de notre enregistrement ”Eh bien, dansez maintenant!” consacré à la danse dans la musique française autour notamment de Tzigane de Ravel. Si le rhapsode est celui qui chante ou déclame des œuvres écrites par un autre, il est aussi celui qui coud les odes (chants) ensemble et tisse un fil invisible entre les différents univers, motifs, fragments 

qui composent ces œuvres. En ce sens, la rhapsodie correspond avant tout à un état d’esprit empreint d’ouverture, de liberté, de curiosité et de fantaisie.

Nous avons souhaité ici mettre en miroir des œuvres composées de part et d’autre de l’Atlantique, afin de

révéler le développement et la persistance de la rhapsodie dans la musique, les correspondances qu’elle tisse entre 

l’ancien et le nouveau continent, tout en suivant les trajectoires de compositeurs parfois exilés, souvent épris de liberté.

Le programme est donc construit autour de la Rhapsodie pour violon n°1 de Bartók, qui emporte dans son exil aux Etats-Unis la musique traditionnelle de son pays qui continuera de façonner son style si singulier. Il mourra de l’autre côté de l’océan, le regard tourné vers sa Hongrie natale…

D’autres regards se portent vers l’Europe, comme celui de 

Gershwin qui, d’une certaine manière, s’inspire de l’esprit rhapsodique pour composer son poème symphonique Un Américain à Paris. Avec ce traitement élastique des thèmes, cette virtuosité à passer d’un tableau à l’autre, d’une ambiance à l’autre, Gershwin nous offre une découverte vivante et foisonnante de la capitale française. Nous évoquerons l’amitié transatlantique entre Gershwin et 

Ravel qui s’inspirera de l’arrivée du jazz en Occident. Nul doute que ses origines basques auront favorisé son intérêt et son attachement à l’autre continent — certains pensaient même que les Basques et les Américains natifs avaient les mêmes origines !

En regard de cette admiration réciproque entre Ravel et 

Gershwin, le compositeur français Lucas Henri, passionné

des musiques américaines, sera à l’honneur avec sa pièce Un bougnat sur Broadway, sorte de voyage retour en réponse à l’œuvre de Gershwin où l’on plonge dans le regard d’un auvergnat fasciné par les lumières et l’effervescence de Manhattan. Le programme serait incomplet sans Les 

Airs Bohémiens de Pablo de Sarasate, violoniste et compositeur basque espagnol parmi les plus célèbres de son temps, qui illustra dans son œuvre le fantasme de la musique improvisée d’Europe Centrale propre à la fin du 

19e siècle ; de même que Chabrier, à la même époque, écrivit España, rhapsodie pour orchestre inspirée par les impressions vives que firent sur lui les mélodies, les rythmes et le style des musiques espagnole et andalouse.

La Symphonie de Poche

La Symphonie de Poche est fondée en 2013 par Nicolas Simon. Elle trouve sa forme instrumentale 

définitive en 2015 lorsqu’elle accueille en son sein l’accordéon, clé de voûte autour de laquelle se déploie le quintette à cordes. Viennent ensuite la flûte traversière, les deux clarinettes (dont une basse), le saxhorn baryton et, de chaque côté, les résonateurs que sont la harpe et le marimba. Son esprit audacieux et sa sonorité singulière l’orientent vers des projets variés : « Eh bien, dansez maintenant… » avec la violoniste Deborah Nemtanu, « Le Parti d’en Rire » avec le comédien-chanteur Arnaud Marzorati, « Beethoven si tu nous entends… » — une symphonie-hommage composée par Robin Melchior. La qualité et la pertinence de ses programmes sont reconnues dans le paysage musical français. 

La sortie du premier enregistrement de l’ensemble en octobre 2017, « Eh bien dansez maintenant! », est largement saluée par la critique (Le Monde, ffff Télérama…). Son deuxième CD, consacré au programme « Beethoven, si tu nous entends… », sorti en décembre 2020 sous le label Klarthe, reçoit un accueil tout aussi chaleureux. Animée par un fort désir de transmission, La Symphonie de Poche porte un projet novateur créé par Nicolas Simon : le PVC Symphony. Ce projet pédagogique, à destination des collèges, offre la possibilité aux élèves de vivre une expérience de pratique instrumentale et orchestrale intuitive et de qualité, en fabriquant eux-mêmes et en apprivoisant les sonorités d’instruments en PVC (flûtes, clarinettes, tubas). La Symphonie de Poche reçoit le soutien de La Caisse des Dépôts, mécène principal.

Nicolas Simon

Chef principal de l’Orchestre de Caen, fondateur, directeur artistique et musical de La Symphonie de Poche et du Philharmonicœur, directeur musical du Yellow Socks Orchestra, chef associé de l’orchestre Les Siècles, chef du projet Démos, Nicolas Simon est un chef d’orchestre « passeur », comme le décrit justement le critique Alain Cochard. Il s’attache sans relâche à toujours renouveler l’étroite proximité qui unit interprètes, compositeurs et auditoires. Nicolas Simon dirige régulièrement l’Orchestre de Chambre de Paris, l’Orchestre de l’Opéra National de Lorraine, l’Orchestre de Picardie, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen, l’Orchestre de Chambre de Nouvelle-Aquitaine, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre de Bayonne Côte Basque. Il a également été apprécié à l’Orchestre National de France, l’Orchestre du Capitole de Toulouse, l’Orchestre Lamoureux, l’Orchestre Pasdeloup, l’Orchestre d’Auvergne, l’Orchestre Régional de Cannes PACA ; et à l’étranger, au London Symphony Orchestra, au SWR Sinfonie Orchester Baden-Baden und Freiburg, à l’Orchestre des jeunes de Palestine. 

Deborah Nemtanu

Deborah Nemtanu

Après avoir obtenu son premier prix en 2001 au CNSM de Paris, elle multiplie les distinctions internationales: prix de l’Académie Maurice Ravel, participation au Perlman Program (USA), 2e prix du Concours Benjamin Britten de Londres, couronné par un concert avec le Royal Philharmonic Orchestra.  Depuis 2005, elle occupe le poste de premier violon solo de l’Orchestre de Chambre de Paris. A ce titre, elle se produit régulièrement comme soliste au Théâtre des Champs-Elysées. Curieuse et passionnée, Deborah Nemtanu élargit son champ d’action en proposant des programmes où elle passe du violon à l’alto et en en dirigeant elle-même l’Orchestre.  En 2015/2016, elle dirige des symphonies de Mozart à l’Hôtel Sully à Paris et au Palais Farnèse à Rome. Elle se produit en solo au festival de Montpellier et en récital au Musée d’Orsay…  Deborah ouvre la saison 2019/2020 de l’Orchestre de Chambre de Paris en interprétant Tzigane de Ravel au théâtre des Champs Elysées puis au 104, en direct sur France Musique. Elle poursuit ses collaborations et résidences avec des artistes aussi réjouissant qu’ouverts, notamment avec Thomas Enhco, le quatuor Strada, François-Frederic Guy, Olli Mustonen, Tabea Zimermann… Deborah forme également un duo constitué avec sa soeur la violoniste Sarah Nemtanu & débute une nouvelle collaboration avec le violoncelliste François Salque.